Motion remise par la délégation lors de l'entretien du 11 mars à 15h à la Préfecture à Saint - Denis
MOTION
DU « COLLECTIF PAS DE
BEBES A LA CONSIGNE » ILE DE LA REUNION 11 mars 2010 Nous, professionnels de la Petite Enfance, affirmons
qu’une politique publique ambitieuse pour la petite enfance constitue un
investissement pour l’avenir. Elle doit permettre à toutes les familles qui
le souhaitent d’accéder pour leur enfant à un mode d’accueil de qualité ou à
l’école maternelle sans barrière financière. Elle est la première condition
pour assurer le droit au travail des femmes et l’égalité des chances pour
tous. Après plus de
vingt ans de progrès constant pour améliorer la qualité de l’accueil dans le
champ de la Petite Enfance, les mesures et projets gouvernementaux postérieur à 2007 concernant les modes d'’accueil et
l'école maternelle convergent, en dépit des annonces ministérielles, vers une
dégradation des dispositifs existants au détriment des attentes des familles
et des besoins fondamentaux des enfants C’est
pourquoi, nous nous mobilisons sur
l’urgence à maintenir et à préserver les avancées des décrets d’aout 2000 et de février 2007. Aujourd’hui
la marche arrière n’est pas possible. Une politique Petite Enfance passe par
une prise en compte globale des besoins de l’enfant et de sa famille et
ne peut être réduite à une simple offre de garde tel que le nouveau décret le laisse entrevoir. Il s’agit
notamment : - d’abaisser le taux des professionnels les plus
qualifiés (éducateurs de jeunes enfants, puéricultrices et auxiliaires de
puériculture) dans les établissements et services d’accueil des jeunes enfants - d’augmenter le
taux d’accueil supplémentaire jusqu’à 20% de l’effectif par rapport au nombre
de places figurant dans l’agrément. - d’inclure les
directrices – adjointes dans l’effectif auprès des enfants pour un quart de
leur temps de travail. - d’officialiser
les jardins d’éveil pour les enfants
de deux à trois ans, prévoyant un taux d’encadrement d’un adulte pour 12 enfants au lieu d’un pour 8 enfants du
même âge actuellement pratiqué dans les crèches afin de suppléer à la
suppression de places en école maternelle pour les touts petits. Ces initiatives
sont en contradiction formelle avec les critères de qualité des services d’accueil de la Petite
Enfance. D’autant que le rapport Tabarot y faisait référence. Il en résulte : - une
atteinte inadmissible à la qualité d’accueil des enfants. En effet, selon de
nombreuses études réalisées en France et à l’étranger, celle-ci serait liée à
un ensemble de critères prenant en compte les niveaux de qualifications
professionnelles, les taux d’encadrement, la taille restreinte des groupes
d’enfants ainsi que des temps de réflexion sur les pratiques, qui favorisent
une prise en compte de l’enfant et de sa famille dans une relation
individualisée ; - une
croissance déguisée des capacités
d’accueil, sans augmentation correspondante du personnel qualifié auprès des
enfants ; - un impact
financier supplémentaire et pénalisant
pour les familles concernées, si le
taux de scolarisation des 2-3 ans régresse. Ces mesures
rejoignent d’autres régressions en cours menaçant la qualité de l’accueil des jeunes
enfants à savoir que le maintien dans
les directives de services européennes du champ de la Petite Enfance risque d’amener une
déréglementation des établissements et services d’accueil de la Petite
Enfance. A terme, il y aurait une mise
en concurrence sur le territoire européen pour répondre aux règles
économiques d’un marché, la privatisation des services d’accueil et la diminution des subventions publiques, donc un désengagement de l’Etat. Le
collectif national « Pas de bébés
à la consigne » représenté localement par FNEJE Réunion demande en conséquence : - le retrait
du décret sur l’accueil collectif. - le maintien et l’amélioration des taux actuels
de professionnels qualifiés - un ratio d’encadrement harmonisé sur
l’ensemble des établissements d’accueil Petite Enfance - une plus large
concertation avec les différents acteurs du champ de la Petite Enfance pour
une politique Petite Enfance forte et cohérente. - que chaque
famille qui le souhaite puisse scolariser son enfant entre deux et trois
ans dans des conditions adaptées à cet âge d’entrée à l’école
maternelle ; - plus de
professionnels Petite Enfance qualifiés et diplômés donc plus de formation
pour répondre aux besoins des familles en créant des places d’accueil
supplémentaires tout en préservant la qualité. - l’exclusion
des modes d’accueil collectif et individuel du champ de la directive
« Services » européenne. |
L’exigence de
qualité pour l’accueil des jeunes enfants est légitime et indispensable pour
promouvoir leur développement et leur bien-être et répondre aux attentes de
leurs familles, sur l’ensemble des territoires.
A faire valoir ce que de droit.